On dit souvent que les Français ont des lacunes en matière financière. Grands épargnants, ils seraient des investisseurs prudents à l’excès. Alors que le financement des retraites revient régulièrement à la surface, dans un contexte où les produits garantis ne rapportent quasiment plus d’argent, plusieurs études de référence pointent les lacunes de nos concitoyens et des initiatives privées et publiques émergent pour y remédier. C’est un sujet important mais aujourd’hui, avant de regarder les lacunes, nous allons nous intéresser aux acquis. Et bonne nouvelle, il y a une notion que tout le monde a compris : le trio « rendement-risque-liquidité » !
Tout le monde comprend le trio « rendement-risque-liquidité »
Dans le Baromètre de l’Epargne et de l’Investissement 2020 de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le rendement est le critère de choix n°1, suivi par le risque. Les « conditions de disponibilité des fonds » arrivent en 4ème position au coude-à-coude avec la fiscalité.
Relevons le choix de l’AMF de parler de « conditions de disponibilité des fonds » plutôt que de liquidité, un terme utilisé par les professionnels. A travers ce choix lexical, on peut supposer que le terme « liquidité » ne parle qu’aux initiés.
Avant d’affubler les Français d’un déficit de connaissances, les professionnels gagneraient à balayer devant leur porte et à s’interdire tout jargon ! Ecouter les principaux intéréssés et parler leur langage, ça paraît la moindre des choses, n’est-ce pas ?
La fiscalité, la fausse bonne idée pour prendre une décision
Arrêtons-nous un instant sur la fiscalité, qui arrive en 3ème position juste devant la disponibilité des fonds. En effet nombreuses sont les personnes à juger qu’elles payent trop d’impôts. On voit donc poindre un facteur externe, à la lisière entre analyse rationnelle (réduire son imposition) et biais psychologique (« j’en ai marre de payer autant d’impôts »).
On se bornera à rappeler un conseil : la fiscalité ne doit pas guider le choix d’un investissement mais doit rester un élément complémentaire dans la prise de décision. La cerise sur le gâteau en quelque sorte !
On a vu que les Français ont bien compris les trois dimensions essentielles d’un placement. C’est une bonne base pour aborder les questions qui se posent dans le choix d’un placement ou d’une stratégie de gestion de patrimoine. Dans le prochain article, nous creuserons la notion de rendement, de risque, et enfin de disponibilité. On verra aussi comment se positionne l’immobilier en général et les SCPI en particulier sur ces différentes dimensions.