L’amélioration des immeubles existants est au cœur du label « Investissement Socialement Responsable ». De fait, c’est la seule voie possible pour que l’immobilier soit en phase avec les objectifs climatiques et à même de s’adapter. Or, pour s’améliorer, il faut se mesurer à un objectif. Et pour se mesurer à un objectif, il faut mesurer. On voit immédiatement que les données représentent un enjeu clé : elles permettent de prioriser les actions, d’évaluer les résultats, et de communiquer avec transparence. Et tous les acteurs économiques en prennent conscience.
Tous les acteurs économiques se ruent vers les données ESG
La liste des 100 futures licornes européennes, dressée par la banque GP Bullhound et le salon Vivatech, met en lumière une tendance de fond : l’importance des données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). En effet, trois start-ups françaises – Deepki, Descartes Underwriting et Sweep – devraient prochainement accéder au rang de licornes et chacune d’elles a construit son modèle d’affaires autour des données ESG des entreprises.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte réglementaire en pleine ébullition. Au niveau français le Décret Tertiaire, entre autres, impose que les bâtiments à usage professionnel de plus de 1 000 m² réduisent leur consommation énergétique de 60 % d’ici à 2050, avec des paliers intermédiaires d’ici là ; au niveau européen, dans le cadre de la Taxonomie, nous devons catégoriser nos activités économiques en fonction de leurs externalités environnementales et il nous faut classifier nos produits financiers en fonction de leurs objectifs environnementaux pour répondre aux exigences du règlement Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR). Chacune de ces obligations réglementaires nous demande de générer et gérer des données ESG sur l’ensemble des actifs de nos SCPI.
La gestion des données ESG représente donc un enjeu crucial dans toutes les démarches en faveur du développement durable.
La gestion ISR d’une SCPI requiert de recueillir un grand volume de données ESG
Et c’est justement dans ce cadre que la démarche ISR présente un avantage indéniable puisqu’elle induit la collecte, la fiabilisation et la gestion des données ESG de nos fonds grands publics labélisés (à ce jour : nos SCPI Épargne Pierre et Épargne Pierre Europe). Ces données nous permettent d’avoir une idée précise, à date, de la performance extra-financière de notre patrimoine et de suivre l’avancement de nos objectifs ISR par le biais du calcul de nos indicateurs de suivi ESG.
Lors de l’audit initial de notre SCPI Épargne Pierre, nous avions collecté plus de 16 000 données que nous fiabilisons et mettons à jour continuellement. Et depuis la labélisation, tout actif acquis fait l’objet d’un audit ESG dès la phase d’étude, nous permettant de consolider notre base de données.
ISR et données ESG : sans travail d’équipe et sans un bon outil dédié les données ne valent rien
Ce sont nos responsables techniques et gestionnaires immobiliers qui renseignent et suivent les données ESG de nos actifs quotidiennement. La collaboration entre les différentes équipes est ici essentielle ! Cela passe par des formations régulières, par la définition d’objectifs partagés, et par un soutien sans faille de l’équipe dirigeante. Pour ce qui est de la gestion de la base de données, il a été nécessaire de nous équiper d’un outil dédié et ce ne fut pas une mince affaire. Nous y travaillons depuis plus de deux ans avec la proptech BAZIMO. Laissons la parole à Véronique Daura, qui est chef de projet client chez eux :
L’intégration des données ESG d’ATLAND Voisin dans Bazimo a été un travail collectif. Nous nous sommes vite rendu compte qu’il était nécessaire de travailler main dans la main avec le client, ses consultants et nos équipes.
La première étape indispensable a été d’intégrer la grille des critères ESG dans Bazimo. Pour ce faire, il faut une parfaite maîtrise du détail des calculs de la grille mais également du fonctionnement de l’outil afin que les équipes le configurent. Cette étape a été complexe à mettre en œuvre au vu du nombre d’intervenants. Je pense que la disponibilité de chacun a été la clé de la réussite du projet.
Après le recueil de données ISR , place à l’action !
Ces données sont la matière première de nos plans d’actions. Ceux-ci sont définis pour améliorer la performance extra-financière des actifs. L’infographie suivante permet de visualiser certaines de ces actions :
En conclusion, la gestion des données est le socle de toute action pérenne. Travail laborieux et peu visible, il n’en est pas moins indispensable. C’est la matière qui permettra de prioriser et suivre le travail réalisé. Pour, in fine, atteindre les objectifs fixés. Le prochain sujet sera l’occasion de l’illustrer, en s’intéressant à l’énergie. Sujet chaud s’il en est, il a le mérite de rendre palpable le lien entre connaissance et action.