[Étude Opinionway pour ATLAND Voisin]
APRÈS UN DÉVELOPPEMENT ACCÉLÉRÉ PAR LA PANDEMIE, QUE SOUHAITENT LES ACTIFS ET QUEL AVENIR POUR LE TÉLÉTRAVAIL ?
À la suite du confinement en mars dernier, le télétravail s’est développé à marche forcée et dans des formes très variables pour nombre d’entreprises. Suscitant ici l’engouement de certains salariés, là des difficultés organisationnelles, le télétravail s’est toutefois indéniablement démocratisé dans les entreprises qui ont des activités compatibles avec ce mode d’organisation.
Après un semestre de recul, il semble aussi montrer ses limites. Mais qu’en est-il exactement ?
Le télétravail va-t-il révolutionner l’organisation du travail ? Quel pourcentage d’entreprises souhaitent l’utiliser au-delà de la période pandémique et dans quelles proportions ? Quels sont les souhaits des salariés ? Quels apports ? Quelles difficultés ? Quid de l’impact des autres outils collaboratifs sur l’organisation du travail demain ?
Alors que les organisations syndicales et patronales lanceront en novembre une négociation pour mieux organiser cette pratique en entreprise, la société ATLAND Voisin a sollicité l’institut OpinionWay pour interroger les Français dont le métier permet le télétravail (55% des actifs) afin d’avoir leur vision du sujet en dépassant le cadre de la crise sanitaire. Principaux enseignements.
Une large majorité des Français pouvant télétravailler pensent que cette pratique va se développer progressivement mais à raison de 2 jours par semaine au maximum
Plus de quatre actifs dont le métier leur permet de télétravailler sur cinq estiment que le recours au télétravail en entreprise va se développer à l’avenir en France (85%). Si les collaborateurs de grandes entreprises de plus de 1000 collaborateurs croient plus à ce développement que ceux des petites organisations de moins de 50 salariés (90% versus 77%), ce constat est assez largement partagé quels que soient les secteurs d’activités, l’âge des répondants et la situation géographique. Ce déploiement devrait se faire de façon progressive, 37% des répondants pensent qu’il se fera dans les 12 prochains mois, 30% entre 12 et 36 mois, et 18% dans plus de 3 ans.
Le télétravail va-t-il donc devenir « la norme » sur le long terme, comme il a pu l’être au plus fort de la crise sanitaire ? Loin de là. Seuls 4% des répondants croient au « tout télétravail », alors qu’ils sont 15% à penser qu’il se pratiquera de façon exceptionnelle et 63% pensent qu’il se pratiquera 1 à 2 jours par semaine. Pour ces-derniers, le bureau reste considéré comme le lieu clé de vie des entreprises. Point notable, les -35 ans sont les plus nombreux (22%) à penser que le recours au télétravail se fera de uniquement de façon exceptionnelle au sein des entreprises, contre 12% pour les 35-49 ans et 10% pour les +50 ans.
Seulement 1 salarié sur 10 pense que son entreprise va mettre en place le télétravail de façon pérenne après la crise
Si 81% des salariés déclarent que leur entreprise prévoit de mettre en place des actions en faveur du télétravail pour les métiers le permettant, seul 1 sur 10 pense que cela se fera de façon pérenne. 36% signalent que ces actions étaient déjà en place avant l’épidémie de Covid-19, et 35% pensent que cela durera uniquement tant que l’épidémie perdurera. La crise pandémique n’est pas perçue comme un phénomène qui installera une pratique généralisée du télétravail mais plutôt l’accélérateur d’une mise en place progressive et à la carte en fonction des différentes organisations.
À date, 60% des actifs ne sont pas concernés par le télétravail et près des 3 / 4 concernés souhaitent que la pratique reste minoritaire dans leur quotidien
Qu’en est-il des travailleurs eux-mêmes au sein de leur propre entreprise ? Dans les faits, 42% de ceux dont le métier est compatible avec le télétravail ne le pratiquent pas (soit 23% des actifs au total). En comptant les actifs qui ne peuvent pas pratiquer le télétravail (45%), ce sont bien près de 70% des Français qui ne sont pas concernés par ce nouveau mode de travail. Assez logiquement, c’est dans l’agglomération parisienne que les travailleurs dont le métier est compatible pratiquent le télétravail (69%), alors que ceux vivant en commune rurale sont moins nombreux (50%). Cela peut notamment s’expliquer par une différence en termes d’infrastructures (réseaux de connexion internet…), par les activités favorables à ce mode travail surreprésentées en Ile-de-France (services, …) mais aussi par une certaine « expérience » du télétravail pour les franciliens, régulièrement touchés par des mouvements sociaux passés ayant en partie paralysés les transports en commun.
In fine, 73% des Français dont le métier est compatible avec le télétravail souhaiteraient que cette pratique reste minoritaire dans leur quotidien professionnel (0, 1 ou 2 jours par semaine). 27% voudraient télétravailler 3 à 5 jours par semaine, parmi lesquels 8% seulement souhaiteraient le faire intégralement
La visioconférence, grande gagnante de la crise sanitaire au détriment des déplacements professionnels et voyages d’affaires ?
66% des répondants considèrent le télétravail comme une pratique ponctuelle mais moins attractive sur la durée, battant en brèche l’idée d’une « révolution télétravail » bousculant les pratiques des entreprises. Le bureau restera même un élément central des organisations, 67% des Français pensant que les salariés seront de plus en plus désireux de se retrouver au bureau avec leurs collègues.
Et si finalement, c’était la visioconférence qui bouleversait les pratiques en entreprises ? C’est en tout cas ce que laisse entrevoir ce sondage, alors que 80% des répondants pensent que la visio aura plus d’impact que le télétravail sur l’organisation des entreprises. Cet outil va remplacer les déplacements professionnels selon 83% des répondants.
« Ce sondage est très riche d’enseignements. Alors que nous constatons ces derniers mois une certaine effervescence autour du sujet télétravail, il nous semblait important d’interroger les salariés dont le métier est compatible avec cette pratique pour avoir leur regard sur le sujet à la fois au niveau macro et au niveau de leur propre entreprise » explique Jean-Christophe ANTOINE, Président d’ATLAND Voisin. « Il est très clair que la crise sanitaire a accéléré l’adoption forcée du télétravail par les entreprises, dans un processus qui était déjà entamé depuis plusieurs années. Et il est également clair que le télétravail a montré son efficacité pour maintenir un certain niveau d’activité. Toutefois, nous constatons que les salariés restent très majoritairement attachés au bureau, pour travailler dans les meilleures conditions, favoriser la cohésion et la profondeur des échanges interpersonnels que les outils collaboratifs ne permettent pas, pour se former et, pourquoi ne pas le dire, profiter d’une vie sociale complète… Loin d’être ‘mort’ comme certains ont pu l’annoncer, le bureau va néanmoins devoir s’adapter et se réinventer pour mieux prendre en compte des situations inédites telles que celle que nous venons de traverser. Le rapport à l’open space va sans doute changer, la gestion des flux de personnes sera sans doute repensée, la prise en compte des enjeux environnementaux va sans doute s’accélérer, mais ici aussi ce sont des processus entamés que la pandémie n’a fait qu’accélérer… » conclut-il.
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